La photographie de rue est pour beaucoup d'entre nous un langage fait de vérités. Un terrain où le mensonge ne peut avoir de place! Là, au dehors, là où tout n'est que réalité il est parfois bien difficile de retrouver l'essentiel. Au delà de tout ce qui constitue notre monde moderne, nous tentons tant bien que mal de remonter à la source de nos origines, pour se rapprocher toujours un peu plus de qui nous sommes vraiment. J'admire beaucoup de photographes pour cela, connu ou bien méconnu cela m'importe peu. Ce que je recherche avant tout c'est la poésie qui se cache dans la lumière, ou plutôt la part de vrai qui se manifeste dans l'ombre! Ces quelques lignes pourraient décrire parfaitement le travail de Simon Aulnette. Photographe dans l'âme depuis toujours, Simon Aulnette puise à l'origine son inspiration. De l'enfance où déjà ce langage pictural inscrit en lui ce désir profond pour se faire besoin! Photographier le monde, la vie en toute simplicité sans artifices, pour se rapprocher de la beauté d'un instant, d'un souvenir. Simon Aulnette est un photographe qui ne se cache pas derrière son appareil, mais ne fait véritablement qu'un avec celui-ci, pour nous remplir le coeur de pur, de vrai!

Strassenfotos est heureux aujourd'hui de pouvoir vous faire découvrir le travail de cet homme fait de souvenirs et passion. Vous trouverez au travers de ses photos une parcelle d'âme qui nous appartiens tous.


Simon Aulnette a bien voulut se prêter au jeu du questionnaire de Strassenfots que je lui ai soumis, alors je vous invite à venir découvrir en quelques questions l'homme qui photographie au jour le jour la vie tout simplement!

         1. La photo et vous :  Comment tout cela à commencé?

         1. J’ai toujours été sensible à l’art et a l’image depuis mon enfance ayant grandi dans un univers culturel trés marqué.

Mon père est d’ailleurs photographe amateur.

Je me souviens feuilleter les livres de photos souvent des ouvrages de RSF en liens avec le photo journalisme et ais toujours été fasciné par ces images.

Puis en grandissant on a envie de retranscrire ce qu’on voit, ses émotions, créer un langage, un bloc note visuel.

Des lors je me suis mis a photographier. C’était en 2010


         2. Emotion : Quel est votre premier souvenir photo?

         2. C'est un peu compliqué de répondre car en street tout va très vite. Et souvent il y a un décalage entre le résultat et la sensation. D'autant qu'il y quelque chose de stressant, car il est souvent "sportif" de shooter à paname.


Mais j'ai un souvenir en argentique ou j'ai juste eu le temps de lever le boîtier et faire le réglage à l'instinct, par pur reflex, sans regarder l'expo (1)


J'ai aussi forcément quelques sessions ou j'étais vraiment bien, je "voyais" bien (2 & 3)


Mais sinon la véritable sensation de cohésion entre l'œil, l'esprit et le ressentiment émotionnel, une sensation de quasi-transe, je l'ai en montagne, en trek. La conjugaison de l'effort physique, parfois de la rudesse des éléments (pluie, chaleur, froid, brouillard) de la beauté des paysages. Je trek vraiment sportivement, en me dépassant.

Il y a là vraiment un état méditatif, contemplatif dans l'effort et dans le plaisir d'atteindre un col pour mieux attaquer le suivant par exemple.

Et puis il y a le temps. Même si je marche vite il y a une dimension temporelle différente. Je prend le temps de voir et de ressentir.

C'est une expérience forte pour soi et donc forcément d'un point de vue photographique (5&6)


         3. Avec quel appareil avez-vous commencé? L'avez-vous encore, et si oui utilisez-vous encore ce boitier?

         3. Olympus EP2 petit appareil capteur micro 4/3. focal fixe de 20mm (sois 40mm en FF). Je ne l’ai plus, un pret qui n’a jamais été rendu...


         4. Quand et qui où quoi vous a fait prendre la route de la photographie de rue?

         4. La photo de rue a toujours été une forme d’évidence car c’est un terrain inépuisable. Il y a une envie de documenter, de chercher la beauté dans la vie, de prendre des « notes », d’exprimer ses émotions.

J’ai toujours été fasciné par les grand photographes de rue et les grands photo reporters.


         5. Etes-vous plutôt Noir et Blanc ou bien couleurs?

         5. N&B. La couleur est trés occasionnel en street. Le NB permets d’aller a l’essentiel, et c’est surtout ainsi que je pense la photo. Mais parfois la couleur peut devenir un outil intéressant.


         6. Etes-vous digital converti ou bien un argentique nostalgique?

         6. J’ai commencé la photo alors que le numérique régnait déjà, mais la sensation de l’argentique est unique. Bien plus intéressante. Que ce soit dans la prise de vue, ou dans le rendu. Pour moi L’argentique est toujours plus proche de ce que je ressens.

        

         7. Pensez-vous que n'importe quel appareil photo (smart phone compris) est utilisable   en street photographie?

         7. Tout est utilisable, mais tout n’a pas la même fonction. seul un « vrai » appareil photo permet de transcrire ce qu’on ressent et ce       qu’on veut exprimer. C’est le meilleur outil. Les autres appareils sont plus une forme d’urgence ou « par défaut » et ne permette pas de travailler veritablement.

L’ouverture, la sensibilité, la vitesse, la focale sont des éléments indispensable à ce qu’on souhaite exprimer.


         8. Etes-vous du genre photographe de street version téléobjectif ou bien focale fixe?

         8. Focal fixe


         9.  Si pour vous la photo de rue rime avec repousser les barrière de la timidité, quel est votre remède pour cela?

         9. Il n’y a pas de remède. Selon les villes la street est plus ou moins facile. Paris devient très compliqué par exemple. Parfois il faut être invisible, parfois il faut discuter avec les gens.


        10. Qui du passé ou du présent vous fait vibrer comme photographe de rue?

        10. Réponse impossible. Beaucoup trop de monde. Mais disons  HCB, Scianna, Bruce Davidson, Meyerowitz, Saul Leiter, Robert Franck, Klein, …  

  

        11. Quelle est pour vous la définition de la photo de rue?

        11. C’est avant tout une façon de retranscrire ses propres émotions, ce  qui me parle, me touche. Certaines personnes écrivent, peignent, moi j’aime shooter.

Savoir capter un moment, trouver la beauté dans la vie, souvent dans des banalités du quotidien. Comment on faire rentrer la vie dans un cadre. Surtout que la ville se métamorphose très vite, dans ses habitudes incarnées par ses habitant, mais aussi dans la façon dont elle existe physiquement (il suffit de voir le nombre de lieux en chantier ou en transformation dans paris et sa banlieue par exemple). La ville est un lieu électrique, en constant mouvement. C’est intéressant de voir comment un cadre de peut faire exister ou faire disparaitre des choses, des personnes selon ce qu’on veut dire ou ce qu’on ressent.


         12. Comment réagissez-vous quand certaines personnes se montrent hostiles à la pratique de la photo de rue?

         12. Il faut essayer d’être non-intrusif, souriant, poli. Mais la photo est perçu comme dangereuse, les gens sont souvent apeuré (ne pas savoir ou la photo se retrouve, quel va être son usage) et formaté (notion de droit à l’image, de propriété ce qui est aberrant surtout dans l’espace public). Il faut savoir laisser tomber, ignorer et passer son chemin. Tout dépend du degré d’hostilité. Ce qui est hallucinant c’est que notre monde voit se reduire la notion de vie privé, les gens l’accepte et bien plus sont un rouage de cette mécanique, mais ne comprennent pas que l’irruption des big data et de leurs traitement est 1000x plus néfaste qu’une photo prise a la sauvette. Peut être une façon de se rassurer. Et puis une photo reste un acte concret. ce n’est pas « virtuel » .


         13. Ecoutez-vous de la musique lorsque vous partez dans les rues avec votre appareil en main? (si oui, quoi?)

         13. non


         16. Quel appareil vous fait rêver aujourd'hui?

         16. Un Leica M (petit/discret/rapide) et un Rolleiflex

 

 

         18. Où aimeriez-vous que la photographie de rue puisse vous conduire?

         18. La street photo reste un plaisir, un moment d’introspection, un bloc note émotionnel. Je n’ai pas d’attentes. Je veux juste prendre du plaisir.


         19. Quelle est votre meilleur souvenir de photo de rue que vous ayez prise?

         19. Dur de répondre. Une photo argentique, ou j’attendais d’avoir développé le film en me demandant si elle allait être aussi bonne que ce que j’avais ressenti. La contrainte temporelle demande de la patience et de la sagesse. C’est une bonne façon de prendre du recul.

J’ai aussi une de mes photos préférés (deux enfant dont on voit les pieds et dont l’un des deux se reflète dans une flaque d’eau, à aubervilliers) dont je savais que j’avais atteint quelque chose. en la shootant je savais que j’avais vraiment ce que je voulais, mon regard, mes émotions. Mon moi était dans cette photo. Ca m’est arrivé plus souvent en photo de paysage qu’en photo de rue par ailleurs. c’est une sensation grisante.








 Celle-ci fait partie de mes préféré. Au- delà de la composition et du cadrage je pense qu’elle représente plusieurs choses que j’affectionne et qui sont des raisons au fait que je photographie.
D’une part faire rentrer une réalité dans un cadre, une réalité qui n’existe pas forcement ainsi, mais qui est le résultat d’une émotion, de quelque chose que je peux ressentir en voyant une scène sous mes yeux. 
On dit souvent que mes photos sont triste ou plutôt mélancolique. C’est possible. J’essaie de capturer ce qui peut être la beauté des choses, la beauté dans la vie. Même si pour certains j’ai un oeil « mélancolique », pour moi ça reste une forme de poésie.
D’autre part c’est une photo qui pause des questions (pragmatiques ou fantaisistes), qui laisse place a l’imaginaire, à l’interprétation.



Choisir une photo de rue que j’aime particulièrement est impossible, la photo de rue étant d’une part diverse en style et surtout, représenté par de tels grand photographe.


J’ai longtemps hésité a te proposer une photo de HCB car il a cet oeil indépassable car universel selon moi. Composition, sensibilité, discours, émotions, … .
J’ai aussi hésité avec une photographie de rue « social » comme on en voit beaucoup chez de grands noms de la street américaine.

 Finalement mon choix c’est porté sur Ferdinando Scianna. Car c’est un technicien hors pair, mais aussi un homme sensible, avec ce regard que j’aime, ce regard qui vous prend le ventre et vous transporte, qui fait exister la réalité, le quotidien...La beauté dans la vie!

 



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Les photographies apparaissant dans cet article sont soumises à droit d'auteur. La loi interdit en interdit donc toutes utilisations sous peine de lourdes sanctions. 

LA PROTECTION PAR LE DROIT D’AUTEUR

Le droit d'auteur français est le droit des créateurs. Le principe de la protection du droit d’auteur est posé par l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) qui dispose que « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial ».

L’ensemble de ces droits figure dans la première partie du code de la propriété intellectuelle qui codifie notamment les lois du 11 mars 1957, du 3 juillet 1985, du 1er août 2006, du 12 juin 2009 et du 28 octobre 2009.

Dans sa décision n° 2006-540 DC du 27 juillet 2006, le Conseil constitutionnel a considéré que les droits de propriété intellectuelle, et notamment le droit d’auteur et les droits voisins, relèvent du droit propriété qui figure au nombre des droits de l’homme consacrés par l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.